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11 janvier 2005

Portemanteau Je voudrais vous parler, en ce 11

Portemanteau

 

Je voudrais vous parler, en ce 11 janvier 2005, d'un sujet d'actualité véritablement fondamental : le portemanteau. « Tout le monde s'en fout », diront certains. Erreur grossière et notoirement funeste. Le portemanteau, qu'on l'accepte ou non, fait partie intégrante de notre quotidien. Le Petit Larousse de 1928 que j'affectionne tout particulièrement, nous en délivre quatre acceptions : 1) officier qui portait le manteau du roi, 2) sorte de valise, 3) nom des potences fixées au bordage d'un navire et sur lesquelles on hisse les embarcations, 4) barre fixée à la muraille et munie de patères , champignons, etc…auxquels on suspend les habits.

Je sens déjà que cet ustensile courant vous semble moins banal, alors que vous étiez prêts à l'affubler du même qualificatif qu'un autre de nos fidèles compagnons de fortune et d'infortune : le balai ( celui-ci fera l'objet d'un prochain dossier, rassurez-vous).

La première définition, contrairement à ce qu'on pourrait supputer, me semble tout à fait digne d'intérêt. Certes, si nos monarques contemporains ne s'affichent plus avec leur « grognard portemanteau » à chacune de leurs sorties hivernales, ils n'en font pas moins porter leur veste à leurs proches collaborateurs, notamment leur premier ministre, en cas de Bérézina électorale. Le portemanteau royal s'est donc transformé, en ce sens, en « porteveste républicain ». Et d'une.

La seconde acception aurait plutôt tendance à nous rappeler « la croisière s'amuse » et les joyeuses escapades à 4000€. On s'amuse, on rigole avec sa malle Vuitton, pendant que flottent les cadavres sur l'océan indien. « Mon Dieu !  Les tour-opérateurs ne sont plus ce qu'ils étaient…». Et de deux.

La troisième nous rappelle les heures sombres du Titanic, mais relativement peu, à vrai dire, les multiples naufrages tout aussi meurtriers de coquilles de noix gorgées de réfugiés au large de nos côtes « civilisées ». Et de trois.

La dernière retiendra plus notre attention. L'hôte de nos placards et penderies n'est-il pas le garant de notre paraître. Malgré les attaques sournoises de la « Friday attitude », le pli de bénard et la limace « bleu de France » ont encore de beaux jours dans le tiroir. Sans compter qu'un portemanteau digne de ce nom peut aussi être un objet de collection. Entre un vulgaire spécimen en fil de fer torsadé et un cintre en bois des îles griffé « Hôtel Carlton », il y a un monde. Songez également que certains cintres ont le privilège de porter la soutane de l'abbé Pierre ou les nuisettes de Madonna.

Vous l'aurez compris, le portemanteau est l'un des symboles clefs de notre société. Pourquoi, dans ces conditions la langue française  si souvent ingrate et cruelle l'a t-elle reléguée au même rang que le portefeuille : il aurait bien mérité, au même titre que le porte-drapeau ou le porte-jarretelles, un bon vieux trait d'union.

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  • L’actualité nationale, internationale et tristement quotidienne agrafée et commentée par Emile Bourricot, anthropologue de l’ânerie universelle, connaisseur en balais et montreur de vaches à bisous.
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