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7 janvier 2005

Tome III Emile B. ou Les surprenantes et

 

 

 

 

Tome III

 

 

Emile B.

 

ou
Les surprenantes et poignantes aventures
d'Emile Bourricot
La planète

des Mylpats

 

 

Une incroyable épopée des temps modernes

 

Laurent Desvignes

 

 

 

 

Le Grand Baveux

-         Dis-moi Taisie… le temps est toujours aussi gai sur Gastéropos?

-         Nous avons de la chance… aujourd'hui, il fait nettement moins mauvais que d'habitude…

Gastéropos était un bébé planète d'à peine huit milliards d'années et son atmosphère instable était encore soumise aux violentes précipitations inhérentes à tout corps céleste pas tout à fait cuit: ouragans, typhons, cyclones, tornades et autres balivernes…Ce jour là, le temps était quasiment printanier avec une ridicule tempête de force 8 et un mercure bienveillant aux environs de 10°…

-         Il tombe fréquemment ici des grêlons de la taille d'un ballon de foot, sans parler des météorites qui replaceraient l'astroblème de Chicxulub au rang d'un vulgaire trou de taupe… Avec les gaz sulfureux des volcans encore en activité et les vents qui peuvent souffler à plus de 400 km/h, on est effectivement assez loin de l'ambiance estivale de Pampelone et les Gluants ont rarement l'occasion de faire les beaux à la Voile Rouge avec leur Rasurel…

-         Il n'y a pas d'été?

-         Si, pendant deux mois environ, la température est beaucoup plus clémente, parfois caniculaire et les précipitations sont bien moins violentes… Nous arrivons juste au début de la période chaude…

Réchauffée par les rayons bienfaiteurs de Coquillus, Gastéropos faisait partie des quelques centaines de milliers de planètes disséminées dans l'univers possédant l'eau courante et une atmosphère oxygénée et susceptibles en conséquence d'accueillir des êtres vivants. Ici, la vie était encore embryonnaire, mais elle donnait une idée assez précise de ce que pouvait être la planète bleue, il y a environ cinq cents millions d'années. Menant patiemment son évolution en attendant l'apparition de son premier ramapithèque et peuplée essentiellement de céphalopodes, scaphopodes et autres lamellibranches aquatiques ou terrestres parfaitement nonchalants et inoffensifs, Gastéropos abritait aussi des annélides lombricants et des myriapodes particulièrement teigneux. C'est dans la première catégorie que s'inscrivaient les Gluants. D'une taille d'un mètre cinquante en moyenne, ces gros colimaçons hermaphrodites arboraient, pour certains, une confortable coquille bleu pervenche, rouge pivoine ou vert amande arrondie ou en forme de casque à pointe, pour d'autres dépourvus de leur caravane, une livrée gris souris des plus seyantes. Les Gluants, ainsi surnommés en raison de l'abondante sécrétion de bave qu'ils produisaient pour leur reptation, étaient regroupés en tribus et menaient une existence paisible de troglodytes limicoles qui aurait pu être édénique sans les incessantes agressions de leurs prédateurs, les Mylpats.

-         Les Gluants ne feraient pas de mal à un diptère… commentait Taisie en longeant un profond canyon rougeâtre constellé de roches volcaniques… ils sont sédentaires et prônent la non violence… Comme tout gastéropode pulmoné qui se respecte, lorsque le froid ou la sécheresse les menacent, ils se retirent dans leur coquille et sécrètent un mucus qui en recouvre l'ouverture, et qui, une fois sec, ressemble à du parchemin. Ils peuvent ainsi survivre relativement longtemps dans des conditions défavorables, mais les Mylpats qui sont des nomades peu scrupuleux les délogent de leur coquille pour s'en faire des mobile homes … ils deviennent alors très vulnérables aux rayons de Coquillus et ne peuvent sortir que la nuit…

-         Ils ne connaissent pas l'ambre solaire?

-         Ce n'est pas encore dans leur culture et pour ne rien arranger, ils ne sont pas nyctalopes…

-         C'est bien dommage… Et quelle est notre feuille de route pour leur venir en aide?

-         Aucune… il nous appartient d'évaluer la situation et de trouver la solution la mieux adaptée… C'est une mission de routine… Ah, nous y voilà…

Au détour d'un cratère encore glougloutant et sur les contreforts du canyon s'étendait Limax, la capitale des Gluants. Des centaines de grottes parsemaient les parois volcaniques abruptes taillées dans la roche par la furie des eaux. Sur les voies principales luisantes de sécrétions baveuses, la vie semblait fonctionner au ralenti comme dans tout bon village corse qui se respecte. Aux carrefours, les coquilles attendaient patiemment leur tour et nul dépassement intempestif ne venait troubler le flot mesuré de la circulation limitée à 500 mètres-heure en centre-ville. Les spécialistes du stress ne devaient visiblement pas faire fortune au pays des limaçons.

-         Dis donc Taisie, je comprends maintenant pourquoi ils s'appellent les "Gluants"… comment font-ils pour baver autant?

-         Leurs sécrétions leur permettent d'adhérer au sol, mais leur évitent aussi de se blesser ou d'user la sole de leur pied. Pour produire ce mucus, ils ont besoin de beaucoup d'humidité. mais ils sont capables de la tirer de leurs reins…

A suivre...

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